phonétique


2.2.problèmes posés par voyelles


les voyelles nasales

C'est sans doute le problème le plus connu. En effet, en Europe, outre le français, seuls le polonais et le portugais connaissent les voyelles nasales.

L'étranger remarque rapidement qu'il a affaire à des nasales. Malheureusement, il est complètement obnubilé par la nasalité, et n'arrive pas à réaliser 4 nasales différentes. Il a beau "se tordre le nez", les quatres nasales qu'il produit sont quatre variations de la même, généralement , "on".

Seuls les plus observateurs choisiront la solution méridionale, celle qui consiste à rajouter l'apendice nasal [ŋ] après la voyelle orale correspondante.


les voyelles et semi-voyelles arrondies

Nous avons eu l'occasion de voir que les voyelles [y], [Ø], [oe], [u], [o], [ɔ] étaient arrondies, c'est-à-dire qu'elles étaient prononcées les lèvres projetées en avant. Or, le Français arrondit ses lèvres dès le début de la syllabe, et donc, arrondit également les consonnes de la syllabe placées avant.

Ainsi, dans un mot comme cru, [k] et [R] sont prononcés lèvres en avant, alors que cette labialité ne fait pas partie de leur réalisation. Ce phénomène d'anticipation est assez typique du français, et bien des étrangers attaquent la voyelle arrondie sans préparation, ce qui fait qu'ils prononcent [v] au lieu de [w], ou [i] au lieu de [y] (minute devenant [minit]).


les voyelles ouvertes et fermées

Les voyelles médianes en couple fermé/ouvert [e]-[ɛ], [o]-[ɔ], [Ø]-[oe] sont assez proches l'une de l'autre. Beaucoup d'étrangers ont des difficultés à réaliser deux versions, l'une fermée, l'autre ouverte. Souvent, la version ou-verte ne l'est pas assez, et l'on comprend la version fermée, alors que le locuteur croit réaliser la version ouverte. Si l'on se trouve confronté, de plus, au problème du /r/, alors, on a les cas suivants:

  • alors ⇒ allo
  • père ⇒ pet
  • peur ⇒ peu
  • port ⇒ pot
  • mère ⇒ mes
  • coeur ⇒ queue


Voyelles longues et brèves

De nombreuses langues étrangères (allemand, anglais) connaissent des voyelles brèves, et des voyelles longues. En allemand, les voyelles brèves n'ont pas le même timbre que les voyelles longues. Comme le français ne connaît pas ce phénomène, l'étranger, s'il change de timbre, pourra être amené à produire des voyelles brèves, qui seront mal identifiées:

ex: nous prononcé avec un [u] allemand bref, sera identifié comme un /o/, et on comprendra nos au lieu de nous.

❏ le schwa (/ə/, ou e muet)

Beaucoup de langues ne connaissent pas le e muet (espagnol, italien), ou en font un usage modéré (allemand). Surtout à la lecture, où l'influence de l'écrit est inévitable, beaucoup de locuteurs étrangers prononceront le /ə/ comme [e].

Ce problème est crucial, car:

  • on transforme ainsi un singulier en pluriel:
    • prononcer le cas [leKa] revient à dire: les cas
  • - on transforme le présent en passé:
    • elle chante ⇒ elle chantait (sud de la France) aile chantée (nord)
  • - on transforme un mot en un autre:
    • gale ⇒ galet
    • châle ⇒ châlet
  • on dit des choses incompréhensibles:
    • regarde ⇒ raie garde
    • secrétaire ⇒ c'est crétaire
    • ce sont ⇒ c'est sont

    D'autres transforment la suite /r/ou /l/ + /ə/ muet en suite /ə/ + /r/ ou /l/

    • centre ⇒ *center
    • table ⇒ *tabel

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