phonétique


Améliorer la prononciation


Il est bien connu qu'il vaut mieux apprendre quelque chose de nouveau que d'essayer d'éliminer de mauvaises habitudes bien ancrées dans le cerveau. Cela vaut également pour la compréhension auditive et la prononciation.

C'est pour cela qu'il vaut mieux ne pas rater les débuts de l'apprentissage.


Importance de la phonétique

L'apprentissage d'une langue se fait avant tout par l'oral. L'écrit n'est qu'une façon de coder cet oral. Il est donc nécessaire de faire en sorte que l'apprenant dispose rapidement d'un système lui permettant de bien reconnaître les unités de la langue acoustiquement, afin qu'il puisse les mémoriser correctement. Une bonne compréhension auditive est la clé d'un bon apprentissage.

Or, l'apprenant dispose déjà d'un système, celui de sa langue maternelle, enrichi éventuellement du système de langues secondes qu'il aurait pu apprendre avant de passer au français.

L'analyse des sons du français passe donc par ce filtre. Un son peut être:

  • reconnu comme un son contenu dans le système de la langue maternelle. Ainsi, un Anglais ou un Allemand reconnaîtra le [f] de fou comme un f.
  • reconnu comme inexistant dans la langue maternelle, comme [õ] de bon. Dans ce cas, l'apprenant va essayer de trouver une solution assez proche, par exemple, [o] + [ŋ] qui ressemble assez mal au son d'origine, sauf dans le Sud de la France, où les gens natifs de la région font la même chose.
  • faussement reconnu. Souvent, on ne se rend pas compte qu'un son n'existe pas dans la langue maternelle, et on choisit une solution qui est mauvaise sans en avoir conscience. Ainsi, le Français qui apprend l'anglais ou l'allemand ne se rend pas compte de l'existence d'un h au début de certains mots (house / Haus), ne se rend pas compte qu'il y a un coup de glotte en allemand, qu'il existe des voyelles longues (ich biete) et d'autres brèves (ich bitte). L'Allemand confondra, en français, les sourdes et les sonores (pierre pour bière). Il prendra le [ʒ] de juste pour le [ʃ] de chute. Un Anglais, lui, reconnaîtra bien le [ʒ], mais aura tendance, comme dans sa langue, à le faire précéder d'un [d] comme dans l'affriquée [ʒ] de l'anglais juge [ʤʌʤ].

Outre les problèmes de phonèmes, on a aussi ceux qui sont dus à l'intonation.

Même les grands spécialistes de grammaire font un vaste détour: ils ont décidé une fois pour toutes que l'intonation servait à exprimer la subjectivité, qu'il n'y avait pas de règle générale, seulement des solutions individuelles.

Or, comme vous pouvez le constater en lisant les chapitres sur l'intonation, il y a des règles. L'intonation structure le texte oral, et permet de reconnaître les groupes nominaux et les groupes verbaux. De plus, elle permet d'organiser le système de l'interrogation selon la position du pronom interrogatif. Enfin, elle permet de manifester de façon économique et efficace que l'on a des doutes, qu'une idée est évidente, voire surprenante ou carrément inacceptable.


Marche à suivre

Avant tout, il faudra mettre en place l'intonation:

  • Bien apprendre à découper la phrase en mots phoniques.
  • Apprendre à gérer son air et son énergie par une articulation régulière, sans à-coup.
  • Apprendre à placer les syllabes accentuées (bonne hauteur, bonne longueur, bonne intensité).
  • Respecter la régularité syllabique, pour éviter que l'apprenant "mange" certaines syllabes : toutes les syllabes ont le droit d'exister.
  • Apprendre les patrons intonatifs de l'interrogation.
  • Initier les apprenants à l'intonation marquée

Pour ce qui est des phonèmes:

  • Provoquer une prise de conscience des problèmes.
  • Faire des exercices de discrimination, pour apprendre à bien distinguer les phonèmes :
  • Faire suivre d'exercices de production
    • Voyelles orales / voyelles nasales
    • Voyelles ouvertes / voyelles fermées
    • Voyelles arrondies avec les lèvres en avant
    • /e/ opposé à /ə/
    • consonnes sonores / consonnes sourdes (surtout pour les germanophones)
    • Problèmes du [ʁ] après voyelle, que les germanophones et les anglophones ont tendance à transformer en voyelle [ɐ]
    • Semi-consonnes: [ɥ] opposée à [w], [j] après voyelle qui ne doit pas être diphtonguée

Une bonne compréhension orale et une bonne pratique de la prononciation éviteront les énonciations "en purée", où l'on ne reconnaît les phonèmes qu'avec difficulté. L'apprenant devrait se sentir plus sûr de lui du fait qu'il comprend mieux, et qu'il est mieux compris.

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