Les résultats de l'Insee sont tombés : le déficit budgétaire est plus mauvais que prévu et la dette publique bat un nouveau record. Doit-on s'en inquiéter ? Deux experts rappellent que la dette publique française se situe dans la moyenne européenne.
Depuis 2009, les déficits budgétaires des Etats européens ont explosé et dépassé de loin le critère de convergence du pacte de stabilité et de croissance fixé à 3% du PIB qui doit être respecté par les membres de la zone euro. Encore une fois, la France n'y est pas parvenue. Son déficit public s'élève à 4,8% du PIB en 2012 contre 4,5% prévus, selon les chiffres avancés par l'Insee ce vendredi dans sa première évaluation.
Par conséquent, la dette publique de l'Hexagone a battu un nouveau record à 1.833,8 milliards d'euros, soit 90,2% du PIB contre 89,9% prévus. De la même manière, la dette publique a augmenté et dépassé dans la plupart des Etats la limite de 60% du PIB définie dans ce même pacte.
Doit-on, dès lors, s'inquiéter des ces mauvais résultats ? "La dette publique a augmenté partout dans la zone euro depuis le début de la crise, rappelle à MYTF1News Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), y compris en Allemagne." Et nous ne serions pas les plus mauvais. "Si on regarde les variations depuis 2008, les pays anglo-saxons ont gagné 50 points de PIB quand la France en a gagné seulement 26, passant de 64% du PIB à 90,2%", ajoute l'expert. Ce qui est inquiétant en revanche, "c'est qu'on ne parvient pas à baisser le déficit budgétaire malgré une politique d'austérité", signale l'économiste de l'OFCE.
Une croissance à 1,5% ou 2% changerait tout Ainsi, "la dette publique française reste dans la moyenne de la dette publique de la zone euro (93,6% du PIB)", commente à son tour, Jean-Paul Fitoussi, professeur d'économie à Sciences Po. "Si notre dette est un peu plus élevée que celle de l'Allemagne (81,8%), elle est évidemment inférieure à celle de l'Italie (127%), tout en étant supérieure à celle de l'Espagne (86%) qui avait une dette publique moins élevée au départ", ajoute l'enseignant qui se réfère aux prévisions de l'OCDE.
Ces mauvais résultats s'expliquent en partie par une croissance française qui a été quasiment nulle en 2012. "Il suffirait que la France retrouve sa croissance potentielle (entre 1,5 et 2%) pour satisfaire les exigences du pacte budgétaire et faire baisser le déficit budgétaire et la dette publique", explique le Pr Fitoussi. Or, "2013 et 2014 seront encore des années d'austérité, annonce Mathieu Plane, qui ne voit pas de reprise de croissance sur ces deux prochaines années.
Article de Caroline Piquet du 29 mars 2013 sur MyTF1
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