Après un long périple, l'ancien migrant afghan Wali Mohammadi s'est installé à Lille. Il est aujourd'hui Lillois, et de nationalité française.
Dans un ouvrage qui vient paraître «De Kaboul à Calais», ce jeune homme de 22 ans retrace un parcours dangeureux à travers l'Asie et l'Europe mais plein d'espoir.
Ses parents sont morts alors qu'il avait 15 ans. Ils ont été tués par des Talibans. Comme beaucoup de ses compatriotes, Wali rêve de l'eldorado anglais, pour y rejoindre sa soeur.
Avec 4 000 euros en poche, le jeune homme prend la route avec un premier passeur, une personne qui lui fait, contre de l'argent, passer les frontières alors qu'il n'a pas de papiers.
Il rallie le Pakistan, l'Iran, puis la Turquie "à pied, à cheval, en bus, en bateau, en train ou en camion". Il traverse la mer vers Athènes en canot, un petit bateau sans voile et sans moteur. Il traverse ensuite l'Italie, puis la France jusqu'à Calais.
Au total, il lui a fallu trois mois et demi pour faire ce chemin. A Calais, il cherche à trouver le moyen d'aller en Angleterre. "J'ai essayé de franchir la Manche cinq fois, sans réussir, confie-t-il devant l'hôtel de ville, au sortir d'un entretien avec Martine Aubry, Maire de Lille. Alors j'ai décidé de rester en France."
A ses côtés, Joël Loeuilleux, son "père adoptif de coeur", l'a recueilli en janvier 2003 avec son épouse : "Ce soir là, il faisait trop froid, explique cet habitant de Coulogne. On a décidé de l'héberger car il était le plus jeune et habillé en teeshirt." Finalement, l'adolescent obtient la nationalité française, un job de boulanger à Euralille. Il passera le bac en juin et rêve d'études supérieures : "Habiter à Lille me permet de rester près de ma nouvelle famille et de mon frère à Calais", témoigne-t-il en rappelant que "tant qu'il y aura la guerre, les gens partiront, on ne pourra pas les priver du droit de survivre".
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