Partie de Vitry-sur-Seine le 1er février, la Marche des femmes arrive samedi à Paris, à l'occasion de la Journée internationale de la femme. Rencontre avec Christelle, l'une des marcheuses qui porte haut et fort le slogan "Ni putes ni soumises".

Originaire d'une cité de Montreuil en Seine-Saint-Denis, Christelle a décidé, comme d'autres femmes des quartiers, "de passer du statut de citoyenne passive à celui de citoyenne active".

Sa rencontre avec Fadela Amara, la fondatrice de la Marche des femmes, la convainc de se lancer dans l'aventure pour témoigner de son expérience. «Lorsque j'avais 14 ans et que j'allais à Paris voir des amis, visiter les musées, les garçons faisaient courir des rumeurs. Ils me considéraient comme "libérée"» se souvient la jeune femme. « Aujourd'hui, rien n'a changé. J'ai 28 ans et je baisse encore les yeux lorsque je croise un groupe de garçons ! » Depuis un mois, Christelle va de ville en ville, 25 au total, pour dénoncer le désespoir et les conditions de vie déplorables des filles des cités, « victimes des échecs de toutes les politiques sociales. On a construit des salles de musculation,et des terrains de foot. Et quoi pour les filles ? »

Les réactions sont globalement positives, et le collectif "Ni machos, ni proxos" qui s'est constitué  à Asnières n'y changera rien. « C'est la preuve que notre mouvement a visé juste, » se réjouit Christelle. « Le dialogue s'est instauré, et nous allons le poursuivre dans les écoles. Avec la marche, je me sens bien, je me sens forte.»

Jérôme Vermelin, Métro, 07.03.03